Le boucher de Sendim 2

 

Où : Sendim - Nord-Ouest du Portugal

Quand : Août 2012

Comment :

    ...

Les gens ont tout cassé

Rien gardé d’autrefois

Plus d’objets

Plus d’outils de bois et de fer qu’on travaillait à la forge

Comme ces roues des chariots

Pleines pour rouler sur ces voies dallées

Qui descendaient vers l’Algarve

La fontaine aussi est Romaine

Et alimentait autrefois

Le village

Alors dans les campagnes et les greniers

Quand il va tuer les veaux

Antonio récupère

...

(Extrait des "Carnets du Tras os Montes")

Comments

[tipanda]

Alors, tant mieux. Peace and love !

[tipanda]

Inutile de s'énerver ! Personne ne cherche le drame ni le procès d'intention, surtout pas moi qui n'ai jamais eu beaucoup de tendresse pour l'autorité. Je me suis permis cette petite digression
parce que l'image d'un boucher en "négligé" devant son billot me rappelle un accident qui a beaucoup ému le quartier, un boucher littéralement saigné par un couteau à désosser qui avait glissé et
avait pénétré sa cuisse,lui sectionnant l'artère fémorale. Deux jours avant, il s'était moqué de son apprenti qui lui racontait ce qu'il avait appris dans un cours de prévention des accidents.
Les réglements agacent ou font rire, suivant l'humeur, jusqu'au jour où leur bien-fondé est, malheureusement, démontré.

[Serge Prioul]

Je n'ai vu persone s'énerver, Tipanda ! Ah le ressenti de l'écriture... !

[Guillaume]

Oui, je dirais bien que confier la sécurité à des normes et à des machines, c'est permettre aux gens d'oublier qu'elle, la sécurité, est dans leur geste, c'est les prévenir, sinon les empêcher,
de retrouver la beauté de ce geste, et de la passion dans leur métier, de bien l'exécuter quel qu'il soit.
De permettre à travers ce geste à l'homme de faire émerger, de reconnaître lorsqu'il le fait mal, que c'est parce que lui-même ne se sent pas bien, et empêcher ce mécanisme de discernement du
bien-être individuel et social.


Et pour quel progrès ? Le circuit étant court, les risques étaient faibles. Comme le dit Serge, les vrais risques viennent de la massification, qui appellent ces mesures de " sécurité". Quand on
aura dégoûté les gens de tout, on en fera quoi, des gens ?
Idem pour les outils et les roues. Un jour, on les regrettera peut-être. Je ne l'espère pas, sincèrement, je ne souhaite pas qu'on en vienne là un jour. Je me demande cependant si on n'en prend
pas le chemin... de regretter d'avoir pris le chemin qui s'éloigne de l'homme.
Je dirais bien cela, mais comme on va me trouver extrémiste et fêlé, je ne le dis pas.

[Serge Prioul]

Juste un détail : Antonio n'a pas reboutonné sa blouse car il va l'enlever à nouveau et retourner sur le trottoir sculpter son pied d'olivier. Antonio est mon
boucher sculteur !


http://s.prioullescoudrettes.over-blog.com/categorie-12485434.html





 

[tipanda]

Surtout ne pas montrer cette photo aux services vétérinaires ! Le boucher réglementaire, lorsqu'il tient un instrument tranchant, ne doit pas porter de vêtements ouverts ni flottants mais un
tablier renforcé destiné, au cas où le couteau dérape, à l'empêcher de se planter une lame dans le bide. 


Il faut dire que ce village est un témoin du passé dans le meilleur et le pire. 

[Serge Prioul]

Pourquoi le pire, je ne comprends pas !
Pour ce qui est des services vétérinaires auxquels j'ai eu longtemps le tort de faire confiance, je trouve qu'ils feraient mieux de s'occuper du trafic gigantesque
et vraiment dégeulasse des industriels que d'embêter comme ils le font les petits producteurs et artisans. Certes, il faut contrôler, mais si leurs moyens sont insuffisants, qu'ils commençent par
le plus grave : l'empoisonnement de masse (s), pas par l'asticot du kebab !