Campagne

Publié le par Serge Prioul

 

 

 A tous mes amis de la ville

 

 

 

 

 

Entre les averses on guette le facteur. On attend une lettre. On  est très seul mais dans la joie d'y être.

Car dans l'attente de ces nouvelles de l'ami, on y est déjà moins seul. Au ciel, la lumière revient. Toujours rien du facteur, rien de la lettre. On a soigné les poules, les lapins, la chèvre qui attend des petits... De l'appentis on a rapporté fagot et petit bois pour allumer la  cheminée. Il faut remonter la température de la pièce, sécher la veste, le pantalon crotté, réconforter sa solitude. Une des chattes, poil humide et fumant surveille le feu. Sa tête tourne, attentive, elle regarde les flammes. C'est la frileuse.

A la nuque qui se glace on comprend que la pluie nous a traversés : il faut retirer la chemise, mettre du sec, de l'agréable. Après on se ressert une tasse de café chaud du matin qu'on sirote les jambes tout près du chat sur le bord du foyer, les regards dans l'âtre. C'est la mi-temps de la matinée. Un moment en suspend.

A la campagne, parce qu'on ne compte pas les heures, les journées se divisent. Et comme on prend le temps... on l'a ! Alors, sur l'instantané, des silences se posent...

Un moteur. On sait que le facteur est à la boîte. On sort. L'attente n'est déjà plus la même. On avance sans impatience. Pas de lettre... Tout de même on dit deux mots de la pluie qui va durer, puis ...on rentre.

 


 

Un autre temps bascule vers midi.

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C
<br /> <br /> Vais essayer de  te faire résumé d'ici demain soir. Auteur : Jorge Amado. Bibliothèque cosmopolite. Ed. Stock. Roman publié en 1933. Traduction pour Stock en 1984. Titre original :<br /> Cacau (Ariel Editora, Rio De Janeiro). "J'ai essayé de raconter dans ce livre, avec un minimum de littérature, au profit d'un maximum d'honnêteté, la vie des travailleurs dans les plantations de<br /> cacao du sud de l'état de Bahia. Sera-t-il sorti de là un roman prolétarien ?" J.AMADO (Rio, 1933) . Peut-être peux-tu chercher sur Google des renseignements sur lui ? Bises.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Merci Cacao, ces renseignements me suffisent. J'attends quelques jours pour te donner une explication. Bon dimanche.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Très beau ce texte. On y "est" ! C'est ça la patte de l'écrivain ! Je connais ces sensations. Elles sont douces. Et, parfois seulement, douces-amères. Très bien écrit. Bravo !. Grosses<br /> bises. Bon week-end !<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Ouh là ! "La patte de l'écrivain..." ! Il y a encore du chemin et j'ai quelques handicaps à avancer... Dis-moi, Thérèse, le livre "Cacao" que je t'ai envoyé... quel<br /> en est l'auteur et résume moi l'histoire en deux ligne STP. Je t'expliquerai plus tard pourquoi...<br /> <br /> <br /> Bisous aussi à toi, l'amie.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Belle écriture: Emotions contenues. Impression d'avoir vécu ce moment, d'ailleurs je l'ai vécu, c'est sûr.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Merci Daniel. Si tu vis à la campagne c'est évident de retrouver ces moments, d'éprouver ces sensations... Le quotidien est ici d'une merveilleuse banalité.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Voilà un endroit, voyez-vous,  où la solitude est plus belle qu'ailleurs  ...<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> On n'est jamais vraiment seul à la campagne. En tout cas j'aime ma solitude ; il y a tant de vie autour : de la pluie au coin du feu, des oiseaux des matins aux<br /> soleils des soirs. Et les nuages, "les merveilleux nuages..."<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> L'attente du facteur ...de LA lettre, du mot , du lien , de ce qui nous rapproche , d'un brin d'humanité, d'un petit signe ... Le facteur temps<br /> justement du fameux facteur est réduit, broyé, comptabilisé à la minute près !il n'a guère le temps de rester bavarder sur les aléas de la météo, de la nuit qui fut malmenée, du petit de la soeur<br /> de la nièce qui est un affreux garnement ... Le facteur ne PEUT plus s'inquièter, compatir ... on lui demande en  un temps de faire PLUS vite PLus fort, PLUS "rentable" voilà!! le facteur ne<br /> doit plus làcher du temps, en perdre et tutti quanti , il doit être opérationnel, efficace , rentable!! et dire que le temps s'étire de plus en plus, qu'on a jamais compté autant, partage du<br /> temps, des taches... les petits hommes importants sont payés pour ça ! comme dans le petit Prince, le monsieur important qui compte qui compte tout le temps ... Pensez vous ! des fois que la<br /> facteur soit trop proche des gens : on change sa tournée, il doit pouvoir faire, être à tous les postes, multifonctions, multi-tout! Va -ton revenir à l'essentiel? c'est pas compliqué quand même<br /> ! mais le petit bonheur du jour, un sourire , c'est pas vendeur , dans ce  monde de brutes !Il y a le facteur des villes et celui champs.... Ce matin je vais le guetter, mon facteur qu'il<br /> soit des villes ou des champs , et  espère même une lettre ! bisous Sam<br /> <br /> <br /> p.s :il me revient le titre ,un excellent livre "Le facteur" aux éditions Montalant :<br /> <br /> <br /> http://www.editions-delphine-montalant.com/          un recueil sur des nouvelles.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Mon facteur est une jolie factrice. C'est bien. Des fois, elle passe avec une voiture bleue et blanche de location ; y'a plus rien de<br /> sacré !<br /> <br /> <br /> <br />