De notes faire un poème 2

Publié le par Serge Prioul

Le mois dernier je publiai déjà un article similaire. J'y expliquais comment, des notes prises lors de nos réunions devenues si communes dans une société où l'engagement associatif, quoique toujours dévolu aux mêmes volontaires, est si courant et si régulier, comment de ces notes griffonnées et rarement relues, on pouvait faire un poème - ou quelque écrit qui y ressemble;

 

En fouillant aujourd'hui dans mes archives, je retrouve cet ancien texte illustrant à nouveau mon propos. En le relisant,  je me dis, qu'à cette époque, je prenais plus le temps, tout en restant dans la simplicité, de travailler ma palette :

 




Le journal.

Le jour puis le jour
Et surtout rester soi-même.
Sans doute le plus difficile :
Rester simple !
La simplicité pour, sans doute,
Mieux prendre conscience
De ce qui nous gène.

« J'écrirai quand… j'aurai une belle histoire »
C'est des histoires tout ça,
De l'utopie,
Du pipeau que tu te joues.
Il faut aller au devant,
Ci-Devant !
Arme ta plume
Note:
Sentiment, chose, un simple regret,
Feront bien l'affaire
De ta plus belle page.

Devenir écrivain ?
Mais Ci-Devant, ne l'es-tu point ?
Faudra-t-il qu'on te le dise ?
Ne le sens-tu, au plus profond ?
N'écris-tu pas avec ce que tu es
Et rien de ce que tu n'es ?

(Alors, à ce moment, j'ai eu peur
A l'atelier :
Comme un oiseau d'un autre âge
Une énorme main s'abattait
Sur le maigre volume de Paul de Roux.
Poète ! Poète !
Christophe et toi et la simplicité
D'un cœur plus gros que la main
Pour bien fermer la parenthèse )

Ecriture ! Ô toi !
Deviendras-tu le manque ?
Deviendras-tu bouée de sortie ?
Porte de survie ?
Quelque chose qui ressemble à la lumière ?

Michelle ! — car elle était là
C'était heureux ! — Michelle
Nous parle de son journal ;
Un peu bizarre — le journal —
Avec des idées blanches
Bien rangées, au départ
Et dans le sens  de marche d’idées normales
Sur un cahier normal

Puis
Les idées noires,
Tout à la fin, à contre sens
De la marche normale — du cahier.
Des idées qui longent les murs
Se cachent derrière les portes.
Michelle,
Son journal.
Avec des notes comme ça, croyez moi,
L’émotion de l’écriture est bien là.
—    reste à la dire … —
Ce doit être cela les repères
Les repères qui donnent le vertige
Mais qui font l’harmonie de l’ensemble.

Rien sans travail !
Fainéant, je n’ai pas travaillé
Mais j’ai l’impression d’avoir beaucoup.
Quelque chose à l’état brut
Comme des pépites
Dans la solitude de mon cours d’eau.

« Piocher ! Piocher ! » dit Philippe
—    bien aussi le Philippe, bien à lui ! —
Piocher pour la création
Toujours du travail
Pour ne pas se décourager ;
Rien que cela pour aider à vivre.

Les gammes qui feront le pianiste.

Viendra le temps d’élaguer,
Avec le regard lucide de l’étranger ;
La brièveté des mots,
Ceux-là que seule la vie impose.
Juger son texte. Essayer !
Comprendre un peu
Passer derrière ses propres mots.

Le plus dur pour la fin,
Le plus important peut-être.
Ce frisson :  « tout ce qui arrive était écrit ! »
Et tu t’en satisfais !
—    un plus grand abrupt encore ! —
La vie comme dés gommés,
Jamais rien de jeté, rien au hasard ;
Même pas les confitures qui brûlent.

Non mais !
Ça ne me fait pas rire, pas du tout
Ton truc, petite dame !
Comme je veux finir en rime
Poussons la plaisanretime
Jusqu’à la rigolame,
Ton truc, c’est la mort,
Et la mort par l’Ecriture !
Ah vive la confiture, à point !


Notes passablement tirées
De l’atelier d'écriture du 19 novembre 1997

 

 

Evidemment, il aurait fallu être là pour comprendre toutes mes allusions mais n'est-ce pas aussi le propre du poème de ne faire qu'évoquer et de laisser libre l'imagination allant au bras de l'émotion ?

 

 


Publié dans Vers libres 1

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Commenter cet article
M
<br /> <br /> Bonjour Serge .. désolee j'ai du reveillé un souvenir douloureux..<br /> <br /> <br /> bien sur que l'on peut changer .. j'en ai la preuve aussi .. par experience plus ou moins douloureuse on voit la vie autrement ... douce journée<br /> <br /> <br /> bonne journée<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Tu n'as rien fait de tel, Marie. Au contraire j'aime bien évoquer cette époque et surtout le changement d'homme qui s'est effectué. Cela a été le début d'un<br /> renouveau dans le bonheur. Ma femme et moi nous sommes mis à sortir au théâtre, au spectacle... nous nous sommes faits un tas d'amis nouveaux. L'écriture a pris pour moi la dimension qu'elle<br /> aurait dû prendre après mon adolescence... les enfants se sont épanouis, nous avons acheté un beau camping-car et, sur la route, la crainte avait disparu pour faire place à la fierté qu'on peut<br /> tirer d'un verre d'eau...<br /> <br /> <br /> Bisous. Bon samedi.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> bonsoir Serge<br /> <br /> <br /> j'aime ce que tu as écrit .. sur la simplicité surtout.. je déteste les snobinards de bas étages du genre ,je dis plus que je ne suis..des esprits de parvenus!! alors qu'il est plus difficile de<br /> rester simple!! ..des prout prout à la con qui vous regardes de haut en bas parce que vous ne suivez pas la lignée prout prout..hihihi..moi ils m'amusent..<br /> <br /> <br /> et oui il faut de tout pour faire un monde..mais je ne désespère pas ils s'arrangent en veillissant..(enfin de mon coté famille .lol) seraient ils comme le bon vin !!<br /> <br /> <br /> douce soirée Serge ..<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> On peut toujours changer mais il faut du coeur. Jean Valjean en avait...  Il est permis à tous les hommes de prendre un chemin qui n est pas le leur. Le coeur<br /> parfois nous fait signe de changer d aiguillage. Je suis bien placé pour le savoir.<br /> <br /> <br /> Un soir de Noël, j avais 38 ans... ma petite fille 8 ans.... plus rien en janvier n a été pareil... plus rien depuis n a jamais été pareil...<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> <br /> Oui, Serge, j'aime bien aussi être un peu larguée, pas besoin de notes explicatives en bas de page, on te suit très bien !<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Tout le monde n'a pas forcément la notion des non-dits. Si on suit ce que j'avais voulu y dire, c'est parfait. <br /> <br /> <br /> <br />