Ils sont

Publié le par Serge Prioul

 

Ils sont Celui-là s'endort sur son genou Ils sont Ne regardent plus rien de haut Ils sont là Grimacent le coude dans des silences Ils sont N'ont jamais les yeux ni bruns ni bleus ni lumière Ils sont Les yeux de brume Ils vont se croisent Ne se voient Sont des corridors Ils longent On les devance Comme s'ils n'étaient Ils sont deux roues de chrome Qui autour du billard joue Roule On n'est pas encore Ce qu'ils sont Leurs jambes sont trempées dans des linges Parfois ils se lèvent Parfois Comme un envoûtement Ils ne marchent Que des bras Ils sont de cannes D'épaules sans têtes De mains qui serrent Ils sont de vie Ils ne vivent Ils sont les amputés des jambes Pas d'avenir te dis-je

 

 

                              Centre hospitalier

William Harvey - Avril 2014

Publié dans poèmes du quotidien

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C
<br /> Le terme horreur n'est pas inadéquat, je voulais dire que ta façon d'en parler y mettait une belle humanité et une tendresse qui la rendait du coup moins dure à regarder, en tout cas la montre<br /> d'une autre façon. Et c'est vrai qu'un com n'est pas un poème! En résumé, c'est un très beau texte qui remue et c'est ça l'important.<br />
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S
<br /> <br /> Merci Corinne.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Je trouve ce texte très beau, très humain et la manière dont le regard est porté ne donne pas cette image d'horreur que tu emploies. Très touchant et cela donne à réfléchir à la manière dont nous<br /> traitons nos semblables et dont nous serons peut-être un jour.<br />
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S
<br /> <br /> Tu as raison, je n'aurais pas dû employer ce mot de "horreur" dans mon échange avec Sylvie. J'y ai pensé, mais un commentaire n'est pas un poème !<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Ce meli-melo de corps déchirés ... je pense à Guernica.<br />
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S
<br /> <br /> Voilà, que donc, un compliment, chère Tipanda !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> La forme est ce que tu vois, ce que tu entends, ce que tu sens! Bravo!<br /> <br /> <br />  <br />
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S
<br /> <br /> Merci Sylvie. Oh oui, cette horreur me touchait au-delà...<br /> <br /> <br /> <br />