Juillet

Publié le par Serge Prioul

Vendredi 30 juillet :


J'aime bien l'athlétisme. Ma femme, très mauvaise langue, dit que je regarde surtout les sauteuses en longueur, voire en hauteur et leurs petits... shorts !
Enfin bref, comme beaucoup de vieux satyres, je suivais ça, hier soir sur une chaine de France Télévision.
Déjà que souvent, pendant les retransmissions des événements sportifs, j' ai rapidement envie de couper le son pour ne plus entendre les commentaires désastreux des pseudo journalistes, là après mon copieux repas habituel, j'ai carrément eu envie de gerber.


Je m'explique : est arrivé un péquin au ronflant titre de "Prince de Monaco". Pas plus finaud que cela d'ailleurs dans son discours. Enfin, jusque là, passe encore, puisqu'il est prince chez lui, mais que le commentateur lui donne à longueur d'ondes du : "votre altesse sérénissime" , moi ça me rend boutonneux !
Etait-ce la chaîne de la République ou quoi ?  La devise "liberté, égalité, fraternité", à mon sens, prenait encore du plomb dans le bas ventre. A quel titre, devant l'Humain, devrait-on donner des "votre altesse", "votre sainteté" (elle est pas mal celle-là, surtout !), des "votre majesté", même des "mon père" ou "ma sœur" (à crever de rire celle-là. Et ta sœur !)

Non, la politesse est de dire "Monsieur", c'est comme ça qu'on m appris à l'école de la République. Car s'il existe une race des seigneurs par l'argent - que la plupart n'ont jamais gagnée en travaillant honnêtement d'ailleurs - il en existe une autre, bien plus terrible à mon sens, celle portée aux nues par l'admiration du commun des mortels qui ne souhaite qu'une chose : devenir riche et écraser ses semblables.
Star système, si tu n'existait pas... mais il y a eu le Soleil (passe encore) le veau d'or, l'autre sur sa croix et toute la clique...

Tiens je vais aller au jardin, retrouver ma femme... j'aime l'entendre m'appeler : "mon Prince" !

 

jeudi 29 juillet :

 


Que du plaisir !
Je construis une cabane pour mes petites-filles et les autres petits-enfants à venir. Je profite des beaux jours et du jardin si agréable, déjà bien préparé avec plantations de fleurs et arbres taillés en prévision des noces de la semaine prochaine. Pour la cabane c'est vrai que rien ne presse : Inès n'a que deux ans et demi et Tessa 9 mois ne marche pas encore. Mais j'ai décidé la restauration de la cabane des enfants. Car elle a déjà accompagné une génération de petits, cette construction de rondins de sapin prévue, au départ, il y a bien trente ans, comme abri pour les moutons.
Et que je te change les bois pourris et vermoulus ! Il y en a, mais elle a bien vieilli dans son coin à l'abri des arbres. Et que je te fasse des ouvertures sur tous les côtés avec des volets de petites branches entrelacées, façon Moyen Âge. Un auvent de rondins, des meurtrières... Il ne manque que les canons au navire !

Le gars Serge rêve encore quoi !

Tiens j'm'en vas faire la vigie, voir si l' Anglais n'est pas aux portes du château !

 

Mardi 27 juillet :

 


Rencontre hier, dans une maison de retraite, avec un vieux Monsieur dont je dois rédiger l'histoire de vie.
Il me raconte comment il est un fils de la guerre 14-18. Comment, quelque part, il est né grâce à elle !

L'homme est venu au monde le 28 mai 1919. Il a donc été conçu fin août 1918. Son père en effet, à cette époque, rentrait de la guerre, après quatre années au front, libéré avant l'heure, parce que père d'une famille nombreuse, quatre enfants déjà. Ce petit dernier qui naîtra, n'était donc pas au programme mais tant d'années d'absence et de souffrance déterminent bien des choses... Voilà donc l'enfant de la guerre et de l'amour ! Il faudra, malgré tout, une deuxième boucherie pour que naisse le précepte de "Faites l'amour et pas la guerre" que dans les années 70, son fils, mon ami, cheveux long et, ma foi, idées pas si courtes, appliquera avec ferveur.
 

 


Lundi 26 juillet :

 

Interrogatoire de la mère Bettancourt.

 

Menottes, garde à vue, touché rectal.

                                     Elle n'aura pas ce plaisir.

 

Les policiers attendent dans le boudoir que  Madame les reçoive.

                                     - D'après nos sources (femme de chambre) on les aurait fouillés à l'entrée.


Vendredi 23 juillet :

 

Cherche désespérément des blogs d'écriture digne de ce nom !

 

Tiens, je vais aller en finir avec" Justine" dans mon lit !

 

 

Mercredi 21 juillet :


 

Claire se marie dans deux semaines. Claire et Cédric. Et Tessa qui est née en octobre. Cela ne va pas changer beaucoup de choses dans notre vie puisque Claire est partie de la maison depuis quatre ou cinq ans déjà...

N'empêche : Claire se marie et une page se tourne pour de bon. Hier petite fille. Notre petite fille. Et puis voilà, une maman, une femme qui vit sa vie...

Moi, ça me laisse tout drôle, encore un peu plus orphelin. Mais pour la souffrance j'ai donné lors de son départ... ça va mieux maintenant.

On réapprend même le couple ; ça aussi c'est étonnant. On renoue avec des complicités perdues, on change des habitudes, des rituels... on est moins exigeant avec soi. On laisse la vaisselle à faire. On a perdu nos esclaves. Le ménage aussi... il n'y a plus que nous pour critiquer. Et puis : "on l'a bien mérité !" . Trente ans d'enfance autour de nous. Un peu comme un instit qui prend sa retraite.  On aurait bien aimé continuer jusqu'à quarante deux annuités comme ils disent.  Mais non, cette retraite-là, c'est trente ans, rarement plus.


Claire va se marier ! Claire et Cédric. Et avec Tessa, ils en ont pour trente ans, maxi... eux aussi. Profitez-en bien les enfants !


 

Tiens, je vais aller voir mon petit coq noir... 'M'a semblé qu'il avait quelques problèmes d'éducation avec sa marmaille du printemps !



Lundi 19 juillet :

 

Il fait trop beau. Pas habitués à ça en Bretagne ! La terre prend parfois l'odeur du Portugal ! (j'ai pas dit que ça sentait la sardine ! attention !) Donc, pas l'envie d'écrire...

 

Mes lectures du mois (si ça peut intérresser !) :

Le Square, de Marguerite Duras - Un dialogue entre une jeune femme et un jeune homme. Rien de plus. Et pourtant, comme toujours avec Duras, tout y est... (quelqu'un sait peut-être si cette oeuvre a été adaptée au théâtre (?)


Le Roman de Renard - ...ça nous rajeunit pas !


En parlant du Renard : le journal du grand Jules que je feuillette toujours quand j'ai envie de me faire plaisir...


Islande, entre feu et glace de Jean Hervoche - un livre d'un très bon photographe. Ce monsieur vit en Bretagne. On en parle peu et c'est grand dommage.


Une relecture de La Peau de Chagrin, de Balzac - l'écriture pure du grand écrivain, même si parfois, le soir, la fatigue aidant, ça vaut un Lexomil.


Et puis, pas mal non plus avant d'aller au lit (à deux !) Justine, du Marquis de Sade - Injustement calomnié, le si cultivé Marquis passe outre aux interdits mais en dénonce tant qu'il était bienséant de taire. Et tout est d'actualité : les salauds n'ont pas d'époque !


Et en poèsie : Musset, Cendrars, Marc Baron, Queneau et d'autres que je papillonne dans la bibliothèque.

 

                                                Pas un jour sans poésie !


 

Tiens je vais aller voir dehors les papillons, les abeilles et les bourdons qui lancent leurs vers d'amour sous les balcons des belles de velours !


 

Dimanche 18 juillet :

 

" Le procès d'une malheureuse qui n'a ni crédit, ni protection, est promptement fait dans un pays où l'on croit la vertu incompatible avec la misère, où l'infortune est la preuve complète contre l'accusé ;  là, une injuste prévention fait croire que celui qui a dû commettre le crime l'a commis ; les sentiments se mesurent à l'état où l'on trouve le coupable ; et sitôt que l'or ou des titres n'établissent pas son innocence, l'impossibilité qu'il puisse être innocent devient alors démontrée*"

 


 

" *  Siècles à venir ! Vous ne verrez plus ce comble d'horreurs et d'infamie. "

 

                                                                                 Le marquis de Sade - "Justine" -

 

Tiens je vais aller voir dehors ce siècle qui commence...


Samedi 10 juillet :

 

"Je suis vivant" dit le poème que je lis... Et ma vie est un poème : je n'ai pas d'emploi, certes. Je vis de maigres allocations. Je suis malade. Un peu, de partout, déglingé ! Mais je vis ; je fais beaucoup de choses qui me plaisent : j'anime et je participe à divers ateliers d'écriture. Je fais de la photo que je tire. J'ai deux blogs qui m'occupent bien. J'ai même parfois quelques lecteurs et des commentaires élogieux.

J'ai une belle maison du 18ème siècle tout en granit, avec un grand jardin, des chats, des chiens, des pigeons, une basse-cour et même, beaucoup de chauves souris qui se sauvent dans l'air du soir.

Mes petites filles jouent au jardin. Ma femme, quand elle rentre du travail, arrose les massifs. Moi je prépare le barbecue. Ou j'allume la cheminée.

On est bien. (Même si la TNT ne marche pas !)

Tiens d'ailleurs pour la finale de la coupe du monde de foot dimanche soir, nous serons sur la route au bord de la Loire. Je suivrais un peu la radio. L'Espagne va gagner...

 

Tiens je vais aller voir dehors si j'y suis - toujours vivant !

 

 

Lundi 5 juillet 2010 :

 

 

Pas vraiment envie d'écrire ces temps-ci. La faute au soleil. A ce propos, mon amie Mima, sur son blog nous fait partager de belles photos de coucher de soleil sur Roscoff et chaque fois, cela me rappelle cette soirée : connaissez-vous le roman de Jules Verne "le Rayon vert"? Eh bien ce n'est pas une légende. Ce fameux rai de lumière émeraude que le soleil peut envoyer pendant un diziéme de seconde au regard quand il traverse les eaux de l'océan, j'ai eu le bonheur de l'entr'apercevoir un soir, il y a une dizaine d'années, au large de l'Espagne en regardant l'astre se coucher dans les eaux du golfe de Gascogne. Je n'ai même pas eu le plaisir de partager avec ma femme qui regardait ailleurs lors de cet instant magique mais d'une brièveté de l'éclair.

 


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F
<br /> <br /> Ben... je ne sais pas mais je pense quie si puisque je reçois dans ma boîte mél les avis de commentaire ou de nouvel article. A élucider ! <br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Allons bon ! Je vérifie tout de suite...<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Ah... Duras !!! Si j'avais vu taquestion à temps, j'aurais répondu plus tôt...<br /> <br /> <br /> Vois ce lien : http://www.the atredelacommune.com/fr/square.htm<br /> <br /> <br /> A ma connaissance, ça n'a pas été repris depuis.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Merci pour ce lien. J'y fais un saut dès que possible.<br /> <br /> <br /> Dis moi... je ne t'ai pas trouvée dans mes abonnés. As-tu bien fait ce qu'il fallait ?<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> <br /> Tes vers ont très bien traduit le sentiment exact que j'ai eu en entendant parler de l'entrevue mondaine entre Madame Bettancourt et la police.<br /> <br /> <br /> Il y en a qui sont enfermés des heures sans même un seau pour pisser parce qu'ils ont volé un auto-radio à 100 euros. Mais pour quelques millions volés à tous les français, l'étiquette est<br /> différente.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> "Egalité"dit la devise de la République. Cela n'a jamais été et ne sera jamais. Comme disait à peu près Fernand Raynaud, "il y en a toujours un qui est en<br /> dessous de tout". Et donc il y en a toujours un pour être au-dessus de l'autre... Mais là, avec ce genre d'affaire, on arrive dans l'aristocratie du fric et du pouvoir et pour cela, tu vois, je<br /> crois à une théorie du complot qui durerait depuis des siècles !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Je suis obligée de réagir à ton article du 30 juillet !<br /> <br /> <br /> Je partage pleinement ton point de vue. J'habite à Monaco mais depuis peu, je ne me suis pas fait aux (très nombreuses !) moeurs étranges de cet endroit et notamment, j'ai du mal à concevoir<br /> toutes ces simagrées envers cette famille, moi, qui ai appris comme toi que la France a fait la Révolution !!!<br /> <br /> <br /> Si tu viens un jour à Monaco, tu seras écoeuré de constater que cette adoration est partout : pas un commerce, pas un bureau, sans un portrait du Prince. Imaginons des photos de notre président<br /> dans les vitrines des boutiques !<br /> <br /> <br /> Et pourtant, en effet, même les Français, même la France, se soumet à ce protocole face aux princes... Diplomatie, sans doute...<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Je vois que je ne suis pas le seul à penser ainsi et à être dégouté du star système. Désolé, mais même si tu m'y invitais, je n'irais jamais à Monaco - même si le<br /> prince bégayant m'y invite ce dont je doute. Le monde du fric et du snobisme me met hors de moi. Je te souhaite, néanmoins, d'y trouver le bonheur.<br /> <br /> <br /> <br />