Un hommage

Publié le par Serge Prioul

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Je suis allé hier à Pipriac, un gros bourg au sud de Rennes dans la direction de Nantes.
Mon oncle Francis Boursier, résistant plus que résolu, y a trouvé la mort en combattant le 3 août 1944*
Cette rencontre avec les élus locaux et Marcel Philippe, un des derniers combattants témoins de cette époque, a été organisée par Jacques Gervis, écrivain et historien qu’il faut saluer. Jacques prépare une biographie de Marcel Philippe et c’est à cette occasion qu’il a ressorti de l’oubli divers documents très touchants.

J’étais accompagné de ma mère Victorine, 90 ans, belle-sœur de Francis qui est mort à 33 ans et qu’elle a bien connu, évidemment. Elle n’avait jamais eu l’occasion de se rendre à Pipriac.

Nous sommes allés nous recueillir devant la plaque commémorative qui rappelle la mort de Francis et de ces deux copains. Une plaque un peu effacée, mais qu’importe le temps, scellée contre un grand bloc de schiste noir de Saint-Just qui s’élève très haut tel un menhir.
La route où ils sont morts est toujours là, droite, déserte, bordée de talus d’où les trois garçons, volontairement mal informés par un quatrième, se sont attaqués, héroîquement, à une colonne de plusieurs centaines de soldats allemands.
Pas facile de connaître les circonstances exactes de leurs morts. On évoque une fusillade évidemment, c’est la version officielle que nous connaissions  mais Marcel Philippe parle, lui, de pris puis de fusillés.

Qu’importe c’était une action de guerre et de courage.

Le même traître avait donné, quelques temps auparavant, d’autres camarades dont Marcel Philippe qui furent exécutés à Langon, un village proche sur les bords de la Vilaine. Marcel fut le seul à sauver sa vie et c’est avec beaucoup d’émotion que je l’ai écouté me raconter, sur le lieu même, les circonstances du drame : comment il a entendu, caché dans un grenier dont il me montre les trous toujours existants, les cris de ses amis puis la fusillade, puis d’autres encore…

Le salaud qui a trahi par deux fois ses amis a réussi à sauver sa peau à la Libération et a vécu (tranquillement, je ne l’espère pas !) jusqu’à il y a peu d’années.

Le corps de notre oncle fut rapatrié un peu plus tard dans le cimetière de Louvigné où il repose sous un bel obélisque de granit bleu taillé par mon grand-père. Je vais m’y rendre ce matin.  

 

*Il règne une certaine confusion quant à la date exacte mais cela a peu d’importance.

 

NB : Le même article, pour des raisons évidentes, paraît simultanément sur mon blog du pays de Louvigné

 

 

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La photo de la rencontre d'hier. Ceux qui ne connaissent pas le neveu du résistant compteront deux à partir de la droite. Eh oui c'est le beau gars baraqué avec la veste marron ! A côté, la petite dame, c'est Maman du haut de ses 90 ans. Et Monsieur Gervis l'organisateur de cet évènement est le premier à partir de la droite.

 

 

 

 


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F
<br /> <br /> Ah très bon ! Je ne connaissais pas... c'est plus joli que les gants de toilette ! <br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> C'est toujours ce que je dis aussi !<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Qui donc a dit ? "Les seins sont toujours des bijoux : jeunes ce sont des cabochons, vieux ce sont des pendentifs"<br /> Mais c'était autrefois ça; maintenant ils restent bien à leur place.<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> <br /> Ah oui, Serge, les François, c'est déjà mieux : le 1er bien sûr maisjuste pour les Arts, celui d'Assise si doux, ls cinéastes : Ozon, Truffaut, j'en passe, les écrivains : Bon (ou moins bon comme<br /> Nouvrissier...), etc.<br /> <br /> <br /> Mais chez les femmes sûrement pas Ste Françoise, patricienne romaine bien allumée, voire psychiatrisable, qui préférait converser la nuit avec son ange gardien plutôt qu'accomplir son "devoir<br /> conjugal ...(remarque le type était peut-être nul :-)<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Oh la méprisable fille ! Quant à celui d Assise, je ne suis pas un grand fan, non plus... J ai d ailleurs il y a quelques mois publié deux ou trois articles à son<br /> sujet qui m ont valu quelque embrouille avec une Jeanne d Arc blogueuse.<br /> <br /> <br /> En vérité je n aime que les seins, ceux-là me parlent bien davantage !<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> excuse moi je ne parlais pas pour ton oncle, mais d'autres histoires qui me revinnent à la mémoire.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> C'est bien ainsi que je l'avais compris, amie Guylène.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> il y en a eu des héros, bien des ignorés, et d'autres un peu ventards!<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Sans doute. Toute cette période est assez trouble. Les bourreaux se sont parfois cachés sous les traits de victimes et ont même pu ainsi continuer leurs exactions<br /> parfois.<br /> <br /> <br /> <br />